« Un peintre sensible qui donne matière aux couleurs et sentiments »

Impossible de classer le peintre Lloyd Bradley Davenport dans un mouvement pictural précis, tant ses influences artistiques sont foisonnantes et ses œuvres hétéroclites.

Nombreux sont pourtant ceux qui détectent en lui les fragments des ADN d’un van Dongen, d’un Matisse ou d’un Modigliani… D’autres voient dans certains tableaux l’aboutissement d’une forme de fauvisme ou d’un expressionnisme réinterprété. Toujours est-il que les années 1920 (les « Années Folles ») semblent marquer incontestablement la remarquable production de ce peintre, né sous des ascendances - « physiques et mentales » - normandes et néo-zélandaises.

Sa patte est à la fois leste et puissante dans l’usage des matières : gouache, pastels secs et gras, huiles… Les pigments cohabitent - comme par magie et toujours avec effervescence - restituant une sorte de sensualité palpable. Qu’il s’agisse de visages expressifs ou de compositions florales exotiques, de femmes-fleurs ou d’êtres drolatiques, on relève un point commun : la juxtaposition audacieuse de couleurs primaires déclinées dans leurs plus subtils registres d’évocation.

Le Manoir d’Argouges (C.M.H.) - habitué des belles expositions – s’honore d’accueillir Lloyd B. Davenport, pour son 12ème Printemps d’Argouges (samedi 4 et dimanche 5 mai 2013, de 10h30 à 18h30). Si l’on sait déjà que l’exposition se prolongera au-delà, tant est vif l’intérêt déjà manifesté pour cet artiste rare, on peut aussi se réjouir qu’en dépit d’une notoriété internationale avérée (un expert en Arts sera d’ailleurs présent pour le commenter), le prix des œuvres soit délibérément resté si accessible : ainsi, il ne faut pas compter plus de 400 € pour acquérir une peinture encadrée - signée, datée et monogrammée « L.B.D. » : un format unique sera alors proposé pour créer une harmonie particulière dans la très belle galerie du Manoir, aux lumières naturelles, faisant face au logis seigneurial : « Il m’importe plus d’apporter du bonheur à chacun que d’en recevoir de tous ! », a t’on pu récemment l’entendre déclarer. Un credo généreux qui prouve - si besoin était, en ces temps d’austérité - que l’Art n’est pas réservé à quelques privilégiés, mais bien une affaire d’humaines aspirations partagées. Se définissant volontiers comme des « humanistes militants », Laure et Bertrand LEVASSEUR, propriétaires du Manoir d’Argouges, ne pouvaient rester indifférents à ce talent providentiel et pareilles postures. On a hâte de découvrir… Et d’acquérir !