Nous avons trouvé le vrai trésor d’Olivier Le VASSEUR - flibustier du XVIIIème Siècle.

On cesse d’être jeune, lorsque l’on ne parvient plus à entreprendre les voyages de l’esprit et s’émerveiller spontanément de ce qui nous entoure : ce n’est pas là « propos de sympathique écolo. », quelque peu attardé, mais plutôt observation pragmatique d’un homme de son temps - actif « explorateur-ethnologue » de bonheurs simples, trop souvent dédaignés.

Nous sommes au seuil du printemps et de ses renouveaux plus ou moins ponctuels… Il n’y a pas si longtemps, le Manoir Argouges, croûlant sous la neige et la grisaille hivernale, avaient revêtu ses familières allures bruegheliennes : les silences ouatés de ses antiques bâtiments en disaient long sur les frontières bien souvent approximatives, entre passé, présent et futur… Les mondes, qui se côtoient, y deviennent si relatifs !

Pouvait-on ainsi simultanément imaginer qu’au large des sables d’Arabie, dans un archipel paradisiaque, entrevu par Messieurs Mahé de la Bourdonnais et Moreau de Séchelles, on parviendrait à accoster sur des rivages luxuriants, parfaitement vierges encore - tel le flibustier, Olivier LE VASSEUR qui  ne livra jamais son fameux secret de trésor caché ?

Il y a peu pourtant, nous croyons l’avoir entrevu ce trésor, car nous avons découvert une nature singulièrement intacte - un Eden consenti à l’heure de certaines préoccupantes évolutions contemporaines… Le soleil, dardant à travers les feuilles gigantesques des palmiers et lataniers, y évoque les raies de lumières, filtrant à travers les vitraux de notre antique manoir : car c’est bien le même astre qui brille, ici et là, et ce sont aussi les mêmes étendues océanes qui se teintent parfois de chaleureuses couleurs et se réchauffent de providentiels flux marins.

Nul doute, la terre est ronde et ce sont ses habitants qui ne tournent bien souvent plus rond : il faut aimer les riens pour embrasser le tout. Une coccinelle qui s’envole est aussi passionnante qu’un morceau de bois échoué sur les sables blancs de Praslin. C’est dans les apparentes insignifiances que l’on trouve bien souvent un sens à l’essentiel : on devine que le trésor du farouche Olivier n’a finalement jamais été enfoui et - au moment de se trouver pendu haut et court - le véritable message fut bien celui-là : les plus malins seront ceux qui parviendront à localiser les véritables richesses du monde.

Point n’est besoin de coffre de pirate alors, parce que - on le sait - aucun ne serait assez grand pour contenir la pleine dimension de nos imaginaires et des appétits qui les servent…

Le Manoir d’Argouges est accastillé pour parvenir dans les plus lointaines contrées et son vigoureux Capitaine, armé jusqu’aux dents, pour ne jamais se laisser intimider.